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1 novembre 2015 7 01 /11 /novembre /2015 20:35
Pour limiter les blessures au rugby, rien de tel qu'une bonne balance.



Après la coupe du monde, une solution incongrue pour lutter contre les pathologies des rugbymans.


Chocs, coups, blessures, c'est le lot quotidien des joueurs de rugby d'aujourd'hui. Et encore les journaux sportifs font peu mention de ceux qui sont estropiés à vie après un match violent au-delà des limites imposées par le corps de règles très trictes du rugby pour qu'il ne se termine pas en baston générale sur gazon.

Certes, lors de cette superbe coupe du monde de rugby, le téléspectateur que je suis, a pu admirer les épaules bodybuldées des joueurs, les cous de taureau des piliers, les deuxièmes lignes en forme de géant des Carpates et ces mastards de troisièmes lignes aux cuisses impressionnantes pousser en mêlée pour mettre le ballon ovale dans l'enbut adverse.

Il a pu constater que les demis de mêlée et d'ouverture, les trois-quarts et les arrières n'avaient plus rien des élégants joueurs d'antan et que certains dépassaient même les cent kilos. Ce ne sont plus des antilopes qui courent sur les terrains de rugby en faisant des arabesques, ce sont des buffles qui foncent tout droit.

Mais la contrepartie de cette démonstration de force, c'est évidemment l'atteinte à l'intégrité physique des sportifs d'aujourd'hui. Il n'a pu ainsi que déplorer les nombreuses blessures qui ont affecté certaines équipes au point de les affaiblir durablement face aux colosses d'en face. Combien de sorties de joueurs exprimant leur souffrance n'a-t-il pas remarqué à chaque match?

Normal: un pack de 900 kilos contre un autre pack de 900 kilos comme ceeux des Wallabies contre les Blacks, ça laisse forcément des traces sur les organismes et ce, malgré les nombreuses règles telles que l'interdiction du placage au cou ou la saisie d'un adversaire en l'air, qui évitent aux joueurs de s'entretuer.

Par hasard, il a pu visionner un France- Nouvelle-Zélande des années 1980. La physionomie d'ensemble des joueurs était à cent lieues des costauds d'aujourd'hui. Les Gachassin, Camberabero, Albaladejo à la démarche sautillante de gazelle, auraient sans doute bien du mal à tenir le choc devant les monstres surentrainés d'aujourd'hui. Ainsi va le monde, les amateurs d'antan ont laissé la place aux pros d'aujourd'hui même au détriment de la santé de ces derniers.

Derrière la joie de la victoire de la Nouvelle Zélande contre l'Australie au cours d'une superbe finale, combien de joueurs blessés vont soigner dans la douleur, leur tassement de vertèbres, leur épaules cassée, leurs articulations froissées ou luxées, leur nez déformé, leurs côtes enfoncées, etc. Le rugby sport de contact, n'a jamais été une activité de fillettes du XVI ème, mais aujourd'hui, il est devenu un sport réservé aux amateurs de musculation par la grâce des poids et haltères qui ne çraignent pas les tampons les plus brutaux "optimisés" par la prise de poids organisée par les staffs des équipes championnes.

Pour mettre fin à la multiplication des accidents traumatiques qui affectent toujours plus, les costauds du rugby, je suggère l'ajout d'une règle incongrue qui consisterait à limiter le poids du pack à 700 kilos, alors qu'il dépasse aujourd'hui les 900 kilos, ce qui fait tout de même pour les 9 joueurs concernés, une moyenne tout à fait honorable de 77,7 kilos. Quand aux six autres, ils ne pourraient pas dépasser les 400 kilos, ce qui favoriserait les poids légers de 66,6 kilos en moyenne.

Bien sûr, pour imposer cette règle, il conviendrait d'installer des balances à rugbymans pour vérifier que le poids de chaque joueur correspond à celui qui figurerait sur sa licence. Il y aurait donc à chaque début de match, la cérémonie de la pesée. Après tout, le public admet la séance des hymnes ou celle de la remise des fanions toujours un peu chronophage, pourquoi pas celle de la constatation ponderale des équipes?

Les puristes vont hurler devant cette mesure anti-course à la prise de poids des joueurs de rugby en arguant d'abord qu'un trois quart de cent kilos n'est pas forcément inélégant à l'exemple du légendaire Jona Lomu dont les chevauchées rageuses traversaient les défenses les plus aguerries pour marquer des essais de légende.

Ils objecteront aussi que la règle deviendrait difficile à appliquer en cours de match pour les remplacements si d'aventure un nouveau joueur faisait dépasser par sa masse musculaire les limites de poids imposées à l'equipe. L'argument peut être facilement levé en indiquant qu'il appartiendrait à l'entraineur d'être non seulement un bon coach...mais aussi un bon peseur incitant toute l'année à ses joueurs de ne pas prendre de poids, ce qui constitue la finalité vertueuse du dispositif proposé. "Moins de poids, moins de chocs, moins de blessures, voila la réponse!

Cette proposition devrait évidemment entrainer la production de balance à rugbymans labellisée évidemment par la Fédération internationale pour éviter toute contestation sur le poids des équipes en présence. Après tout, on pèse bien les boxeurs pour vérifier leur poids. Pourquoîpas au rugby?

Encore un plaisantin qui écrit sur ce sport et son curieux ballon ovale, sans rien comprendre à ce sport de gentlemans pratiqué par des brutes, dira-t-on? On reparlera de ces limites de poids lorsque les représentants des instances qui régissent ce sport, se seront lassées de venir au chevet d'ex joueurs éclopés voire handicapés par cette infernale course au poids des rugbymans professionnels d'aujourd'hui.

Quand je vois sortir un rugbyman du terrain à la démarche claudiquante, ça me fait penser à la réponse de Winston Churchill que l'on interrogeait sur le secret de sa longévité: "no sport, never sport." Le premier ministre de la perfide Albion qui conduisit le Royaume uni à la victoire contre les forces de l'Axe n'avait peut-être pas tout à fait tort. La preuve, les rugbymans anglais ont été vite eliminés de leur coupe du monde, ce qui leur a évité certainement quelques horions!

Frédéric Buffin







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