Soyons optimistes

Peut-on vivre sans optimisme?

Jour après jour, les médias avec une constance professionnelle évoquent les malheurs des temps plutôt que les réalisations encourageantes produites par une humanité laborieuse. 

Un missile qui explose, un mortier qui brûle un quartier,  seront toujours plus vendeurs qu’une mère qui met au monde un enfant ou qu’une fin de chantier qui permet à des familles de se loger. C’est ainsi. Le malheur, la catastrophe, l’incendie, l’inondation, la canicule, le virus,  retiennent l’attention, le bonheur fugace d’un bon repas entre amis, non!

Beaucoup d’entre nous ont  été élevés avec le principe très janséniste selon lequel la vie est une tartine de m…. dont on déguste un petit morceau tous les jours. C’est une disposition d’esprit très fréquente qui affecte le moral d’une partie de nos concitoyens. Nous allons plus volontiers à la pharmacie qu’à l’église pour brûler  un cierge avec l’espoir que le très haut nous portera l’attention que nous méritons.

Malgré notre haut niveau de développement, nous sommes une nation de déprimés conscients de notre déclin, qui se nourrit d’anxiolytiques.
 

C’est bien connu, les peuples heureux n’ont pas d’histoire. Or, celle-ci nous colle parfois les pieds pour ralentir notre marche, plus sûrement que la boue des tranchées.
 

Pour en rajouter dans la pensée négative, chacun d’entre nous a dû lire, Candide ou l’optimiste, conte dans lequel Voltaire s’acharne sur fond de l’horrible tremblement de terre de Lisbonne qui fit des miller’s de morts au XVIII eme siècle le principe défendu par Leibniz selon lequel « tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles. »

Étonnez-vous après ça, que la «jeunesse française, » se nourrisse de jeux vidéos qui la détourne d’un monde réel désespérant!  (Réflexion d’un vieux c.. qui pense à tort qu’il a réussi sa vie, puisqu’il ne porte même pas de Rolleix au poignet.)

Néanmoins, malgré une actualité pesante, il y a toujours des partisans de la méthode du docteur Coué qui consiste à dire que « tous les jours à tous points de vue, je vais de mieux en mieux »et que ce qui se passera demain sera préférable à ce qui s’est déroulé la veille.  

Être optimiste pour entreprendre et réaliser des projets c’est mieux, c’est même la condition nécessaire de l’initiative, principe cardinal qui devrait être enseigné dans les écoles. 
 

Sans voir naïvement peindre la vie en rose, le détenteur de pensées positives est plus apte que ses concitoyens moins heureux,  pour affronter les épreuves du quotidien.

Certes nous savons tous que chacun de nous finira dans un délai variable, au fond d’un trou d’une urne funéraire (ça tient moins de place) pour une durée très longue et probablement jusqu’à  la fin des temps. 

Et si ça peut se faire sans trop de remord d’avoir raté sa vie, c’est mieux. Souvenons-nous du fameux alexandrin de Victor Hugo dans la légende des siècles: « l’œil était dans la tombe et regardait Caïn. » , Grâce  à « Totor, », nous savons que le meurtrier de son frère Abel ne retrouvera jamais la paix. 

Mais sans aller jusqu’à de telles extrémités, combien de gens regrettent sur leur lit de mort, de ne pas avoir été jusqu’au bout de leurs projets, par timidité ou manque d’audace, ce qui ajoute à leur amertume de quitter ce monde.

Donc, pour affronter les inévitables épreuves de la vie, il vaut mieux se dire « qu’après la pluie vient le beau temps », (ce qui est du point de vue de la météo, plutôt bien pensé.) en souvenir de la comtesse de Ségur, plutôt que d’estimer dés le petit déjeuner, avec un brin de fatalisme,  que la tartine de confiture qu’on vient de faire tomber au sol, chute toujours du mauvais côté.

 Pour avoir bon moral et pour demeurer actif, soyez optimiste, c’est préférable, même si nous savons en vertu de notre humaine condition  qu’un jour, ce sera la fin!

Frédéric BUFFIN.